Explications sur le refus du concept de la préhistoire
On vit, et l’on a appris à vivre avec l’idée que toutes les choses ont un début et une fin. Comme si rien ne pouvait être autrement, comme si l’histoire ne correspondait qu’à un élément de celle-ci sans les autres composantes. Comme s’il ne pouvait y avoir des cycles de transformations, d’adaptations et de métamorphoses. Mais qu’est-ce qu’il y avait avant le Big band ? Comment peut-on se figurer qu’il n’y avait rien du tout ? Pourquoi s’éternise-t-on à croire que « de rien » puisse « naître » quelque chose ? Cela semble pourtant sans équivoque ! Et pourquoi ne pas valider un cycle d’adaptation et de transformation comme le démontre la chimie ? Pourquoi faut-il toujours un début et une fin ? Parce que nous sommes faits ainsi ? Parce que nous le voulons ici ? Parce que l’enseignement de nos croyances l’exige ? Alors que tout porte à croire que l’on se trompe. C’est un peu comme l’horizon qui confirmait la courbure de la Terre. Mais qu’en est-il de l’histoire et de la préhistoire alors que l’on sait que certains de nos ancêtres vivaient en Afrique, il y a plus de 2,5 millions d’années ? Alors pourquoi l’histoire débuterait il y a seulement 5 000 ans et que nous placerions sous le tapis plus de 98 % du temps de notre existence. Nos ancêtres n’étaient pas admirables alors qu’ils ont préalablement conquis toutes les parties habitables de la planète et qu’ils s’y sont adaptés et qu’ils les ont toutes modelées pour bien y vivre. Les historiens vous parleront alors de l’arrivée spontanée de l’écriture. Pour eux, l’histoire existe parce que l’on est capable de l’écrire. On se foudroie. Il n’y avait pas de cinéma avant le cinéma, pas plus que d’aviation avant l’avion. Dans ces cas, on peut dire qu’il y a un temps pour le pré-cinéma et la pré-aviation. Mais cela n’est pas vrai pour leur histoire, car pour faire du cinéma, il a fallu bien d’autres découvertes et il en est de même pour l’aviation. Ils sont des aboutissements de recherches et de démarches. Alors que devons-nous penser des peuples actuels qui n’ont pas encore développé l’écriture, doit-on dire qu’ils vivent dans la préhistoire ? Combien étaient le nombre de ceux qui écrivaient il y a 5 000 ans, une centaine d’individus sur des millions de populations, alors que toute la planète sauf l’Antarctique était habitée par nos ancêtres ? Aussi l’histoire débute avec les premiers souffles de nos ancêtres. Il en est de même pour l’origine des langues. Si on restreint la vie humaine au seul milieu de la Mésopotamie et du croissant fertile, il est aisé de croire qu’il puisse en ressortir d’une langue unique qui comme dans l’histoire de la tour de Babel se divise en multiple. Mais si on regarde autrement et que l’on admet qu’à ce moment, toutes les Amériques, la Sibérie et l’Arctique, l’Eurasie, l’Océanie et l’Australie sont peuplés, combien de groupes et de langues devrions-nous avoir ? Il y a des notions qui nous empêchent de voir et qui voilent comme des filtres notre appréciation des choses. Les notions d’innées, de génération spontanée, de création et l’intervention divine, de début et de fin du monde, de la tâche originelle, des races soient disant pures, de science infuse, de peuple élu, du paradis terrestre à la fin de nos jours, de la métaphysique en sont des exemples. Pourtant on devrait avoir appris qu’avec des prémisses qui sont fausses et des croyances erronées, on ne peut pas trouver d’explications qui puissent être vraies. N’est-ce pas le message de Nicolas Copernic ?
Deux millions d’années à construire un paysage anthropogénique
C’est plus grand et plus gros que des pyramides, ils ont formaté leur environnement à leur image.
Ce qu’il est important de retenir, c’est que les sociétés humaines se sont développées et qu’elles ont toujours domestiqué et façonné leur milieu. Certaines l’ont fait avec des arbres et, plus tard, des poissons et des crustacés. En aucun temps on ne doit sous-estimer l’intelligence de ces humains. Aujourd’hui et depuis longtemps, la Terre est une image anthropogénique. Et nous ne l’avons pas encore découvert, disant qu’il y a encore des mondes primitifs. Quand Colomb pose les pieds en Amérique, c’est un continent entièrement façonné par l’humain qu’il envahit, et ces sociétés sont de combien différentes de celles qu’il connaît ? Des milliers de nations y existent depuis des millénaires. Un paysage qui, pour moi, était totalement plus humanisé que son Europe natale.